Indications : pourquoi le prendre ?
EMLA crème est indiquée pour:
· L'anesthésie topique de la peau lors de:
o l'insertion d'aiguilles, par exemple insertion de cathéters intraveineux ou prélèvements sanguins;
o procédures chirurgicales superficielles;
Chez les adultes et dans la population pédiatrique.
·L'anesthésie topique des muqueuses génitales, par exemple avant desprocédures chirurgicales superficielles ou une anesthésie parinfiltration; chez les adultes et les adolescents≥12ans.
· L'anesthésie topique des ulcères de jambe afin de faciliter le nettoyage mécanique/débridement chez les adultes uniquement.
Contre indications : pourquoi ne pas le prendre ?
Hypersensibilité à la lidocaïne et/ou à la prilocaïne ou aux anesthésiques locaux de type amide ou à l'un des excipients mentionnés à la rubriqueListe des excipients.
Posologie et mode d'administration
Posologie
Adultes et adolescents
Lesdétails des indications ou des procédures d'utilisation, ainsi que ladose et la durée d'application sont fournis dans les Tableaux 1 et 2.
Pourplus de renseignements sur l'utilisation appropriée du produit selon detelles procédures, veuillez-vous référer au Mode d'administration.
Tableau1 Adultes et adolescents de 12ans et plus
Indication/Procédure | Dose et durée d'application |
Peau | |
Petites interventions, par exemple insertion d'aiguilles et traitement chirurgical de lésions localisées. | 2g (approximativement un demi tube de 5g) ou approximativement 1,5g/10cm2pendant 1 à 5 heures1). |
Interventionsdermatologiques sur peau récemment rasée sur de larges parties ducorps, par exemple l'épilation au laser (auto‑application par lepatient) | Dose maximale recommandée : 60g. Surface traitée maximale recommandée: 600cm2 pendant au moins 1heure, maximum 5heures1). |
Interventionschirurgicales dermatologiques sur de plus grandes surfaces, par exemplegreffe de peau mince en milieu hospitalier | Approximativement 1,5‑2g/10cm2 pendant 2 à 5 heures1). |
Peau des organes génitaux chez l'homme, avant injection d'anesthésiques locaux Peau des organes génitaux chez la femme, avant injection d'anesthésiques locaux2) | 1 g/10cm2 pendant 15minutes 1‑2 g/10cm2 pendant 60minutes |
Muqueuses génitales | |
Traitementchirurgical de lésions localisées, par exemple ablation de verruesgénitales (condylomes acuminés) et avant injection d'anesthésiqueslocaux | Approximativement 5‑10g de crème pendant 5‑10 minutes1) 3) 4). |
Avant curetage cervical | 10g de crème doivent être administrés au niveau du cul‑de‑sac vagin*l latéral pendant 10 minutes. |
Ulcère(s) de jambe | |
Adultes uniquement Nettoyage mécanique/débridement | Approximativement 1‑2g/10cm2 jusqu'à un total de 10g sur le ou les ulcère(s) de jambe3)5). Temps d'application : 30‑60 minutes. |
1) Après une période d'application plus longue, l'anesthésie diminue.
2)Sur la peau des organes génitaux chez la femme, l'application seuled'EMLA pendant 60 ou 90minutes ne permet pas une anesthésiesuffisante pour le traitement de verrues génitales parthermocautérisation ou diathermie.
3)Les concentrations plasmatiques n'ont pas été déterminées chez lespatients traités avec des doses>à 10g (voir aussirubriquePropriétés pharmacocinétiques).
4)Chez les adolescents pesant moins de 20kg, la dose maximaled'EMLA à appliquer sur les muqueuses génitales doit êtreproportionnellement réduite.
5)EMLA a été utilisé pour le traitement des ulcères de jambe jusqu'à 15reprises sur une période de 1 à 2 mois sans perte d'efficacité niaugmentation du nombre ou de la sévérité des événements indésirables.
Population pédiatrique
Tableau 2 Patients pédiatriques âgés de 0 à 11 ans
Groupe d'âge | Procédure | Dosage et temps d'application |
| Petites interventions, par exemple insertion d'aiguilles et traitement chirurgical de lésions localisées. | Approximativement 1g/10cm2 pendant une heure (voir détails ci‑dessous) |
Nouveau‑nés et nourrissons 0‑2mois 1) 2) 3) | | Jusqu'à 1g et 10cm2 pendant une heure4) |
Nourrissons 3‑11 mois 1) 2) | | Jusqu'à 2g et 20cm2 pendant une heure5) |
Jeunes enfants et enfants 1‑5 ans | | Jusqu'à 10g et 100cm2 pendant 1‑5 heures6) |
Enfants 6‑11 ans | | Jusqu'à 20g et 200cm2 pendant 1‑5 heures6) |
Patients pédiatriques avec dermatite atopique | Avant curetage de molluscum | Temps d'application : 30 minutes |
1)Chez les nouveau‑nés nés à terme et les nourrissons de moins de 3 mois,une unique dose devra seulement être appliquée sur une période de 24heures. Pour les enfants âgés de 3 mois et plus, un maximum de 2 doses,séparées d'au moins 12heures, peut être donnée sur une période de24heures, voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Effets indésirables.
2)EMLA ne doit pas être utilisé chez les enfants de moins de 12moisqui sont traités par des médicaments inducteurs de méthémoglobine, pourdes raisons de sécurité, voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Effets indésirables.
3)EMLA ne doit pas être utilisé chez les prématurés de moins de 37semaines d'âge gestationnel, pour des raisons de sécurité voir rubriqueMises en garde spéciales et précautions d'emploi.
4) Un temps d'application>1heure n'a pas été étudié.
5)Aucune augmentation cliniquement significative des taux deméthémoglobine après application d'EMLA pendant maximum 4heuressur 16cm2 n'a été observée.
6) Après une période d'application plus longue, l'anesthésie diminue.
L'efficacitéet la sécurité de l'utilisation d'EMLA sur la peau des organes génitauxet les muqueuses génitales n'ont pas été établies chez les enfants demoins de 12 ans.
Les données pédiatriques disponibles ne démontrent pas d'efficacité adéquate pour la circoncision.
Patients âgés
Aucune réduction de dose n'est nécessaire chez les patients âgés (voir rubriquesPropriétés pharmacodynamiques et Propriétés pharmacocinétiques)
Atteinte de la fonction hépatique
Uneréduction de dose unique n'est pas nécessaire chez les patientsprésentant une atteinte de la fonction hépatique (voir rubriquePropriétés pharmacocinétiques)
Atteinte de la fonction rénale
Une réduction de dose n'est pas nécessaire chez les patients présentant une fonction rénale diminuée.
Mode d'administration
Voie cutanée
La membrane de protection du tube est perforée à l'aide du bouchon.
Ungramme d'EMLA correspond approximativement à 3,5cm de longueur decrème prélevée dans un tube de 30g. Si le dosage requiert unniveau de précision élevé pour éviter un surdosage (par exemple à desdoses proches de la limite maximale chez le nouveau‑né ou si deuxapplications peuvent être requises sur une durée de 24heures), ilest possible d'utiliser une seringue, sachant que 1ml = 1g.
Unecouche épaisse d'EMLA doit être appliquée sur la peau, incluant la peaudes organes génitaux, sous un pansem*nt occlusif. Pour l'applicationsur des zones plus étendues, telle que pour la greffe de peau mince, unbandage élastique doit être appliqué au-dessus du pansem*nt occlusifpour assurer une distribution uniforme de la crème et protéger la zone.En présence d'une dermatite atopique, la durée d'application doit êtreréduite.
Pour les interventionsconcernant les muqueuses génitales, il n'est pas nécessaire d'utiliserun pansem*nt occlusif. L'intervention doit commencer immédiatementaprès le retrait de la crème.
Pourles interventions concernant les ulcères de jambe, EMLA doit êtreappliqué en couche épaisse sous un pansem*nt occlusif. Le nettoyagedoit débuter sans délai après le retrait de la crème.
Letube d'EMLA est destiné à un usage unique lorsqu'il est utilisé pourtraiter les ulcères de jambe: le tube ainsi que le contenurestant doivent être jetés à chaque fois qu'un patient a été traité.
Crème.
Crème hom*ogène, blanche.
Mises en garde et précautions d'emploi
Les patients souffrant d'un déficitcongénital en glucose‑6‑phosphate‑déshydrogénase ou deméthémoglobinémie idiopathique sont plus susceptibles de présenter dessignes de méthémoglobinémie induite par la substance active. Chez lespatients présentant un déficit en glucose‑6‑phosphate déshydrogénase,l'antidote bleu de méthylène est inefficace pour diminuer le taux deméthémoglobine et peut oxyder l'hémoglobine elle-même. Par conséquent,une thérapie par le bleu de méthylène ne peut pas être effectuée.
Enraison de données insuffisantes sur son absorption, EMLA ne doit pasêtre appliqué sur les blessures ouvertes (excepté les ulcères de jambe).
Enraison de l'absorption potentiellement plus importante sur la peaurécemment rasée, il est important de respecter la posologie, la zone etle temps d'application recommandés (voir rubriquePosologie et mode d'administration).
Ilfaut faire attention lors de l'application d'EMLA chez les patientsatteints de dermatite atopique. Un temps d'application réduit à15‑30minutes peut être suffisant (voir rubriquePropriétés pharmacodynamiques).Des temps d'application supérieurs à 30minutes chez des patientsatteints de dermatite atopique peuvent conduire à une augmentation del'incidence des réactions vasculaires locales, en particulier rougeurau site d'application et dans certains cas pétéchies et purpura (voirrubriqueEffets indésirables). Avant le curetage demolluscum chez les enfants atteints de dermatite atopique, un tempsd'application de 30minutes est recommandé.
Lorsde son application à proximité des yeux, EMLA doit être utilisé avecprécaution car cela peut provoquer des irritations au niveau des yeux.La perte des réflexes de protection des yeux peut également conduire àune irritation de la cornée et à une potentielle abrasion. En cas decontact oculaire, les yeux doivent être immédiatement rincés avec del'eau ou une solution saline et protégés jusqu'au retour de lasensibilité.
EMLA ne doit pas êtreutilisé sur une membrane tympanique endommagée. Des tests effectués surdes animaux de laboratoire ont révélé une ototoxicité d'EMLA lors deson instillation dans l'oreille moyenne. Cependant, chez les animauxavec une membrane tympanique intacte, aucune anomalie n'a été montréelors de l'application d'EMLA au niveau du canal auditif externe.
Lespatients traités avec des médicaments anti‑arythmiques declasseIII (par exemple, l'amiodarone) doivent être étroitementsurveillés et une surveillance ECG doit être envisagée car les effetscardiaques peuvent être additifs.
Lalidocaïne et la prilocaïne ont des propriétés bactéricides etantivirales à des concentrations supérieures à 0,5 - 2%. C'estpourquoi, bien que les résultats d'une étude clinique suggèrent quel'utilisation d'EMLA avant une vaccination contre la tuberculose (BCG)n'influence pas la réponse immunitaire, évaluée par la formation d'unepapule locale, il est nécessaire de suivre le résultat d'injectionsintradermiques de vaccins vivants.
EMLA contient de l' hydroxystéarate de macrogolglycérol, qui peut causer des réactions cutanées.
Population pédiatrique
Lors d'études, l'efficacité d'EMLA lors des prélèvements capillaires au talon chez les nouveau-nés n'a pas été démontrée.
Chezles nouveau-nés et les nourrissons de moins de 3mois, uneaugmentation transitoire dépourvue de signification clinique des tauxde méthémoglobine est couramment observée, jusqu'à 12heures aprèsapplication de la dose recommandée d'EMLA.
Sila dose recommandée est dépassée, le patient doit être surveillé en casde survenue d'effets indésirables systémiques secondaires à uneméthémoglobinémie (voir rubriquesPosologie et mode d'administration, Effets indésirables et Surdosage).
EMLA ne doit pas être utilisé:
· chez les nouveau-nés/nourrissons de 0 à 12mois traités par des médicaments inducteurs de méthémoglobine;
· chez les nouveau‑nés prématurés de moins de 37semaines d'âgegestationnel car ils risquent de développer des taux élevés deméthémoglobine.
La sécurité etl'efficacité de l'application d'EMLA sur la peau des organes génitauxet sur les muqueuses génitales n'ont pas été établies chez les enfantsde moins de 12ans.
Les données pédiatriques disponibles ne démontrent pas d'efficacité adéquate pour la circoncision.
Grossesse et allaitement
Grossesse
Bien qu'une application topique soit uniquement associée à un faible taux d'absorption systémique, l'utilisation d'EMLA chez les femmes enceintes doit être considérée avec précaution car les données disponibles concernant l'utilisation d'EMLA chez les femmes enceintes sont insuffisantes. Cependant, des études chez l'animal n'ont pas montré d'effets nocifs directs ou indirects sur la grossesse, le développement embryonnaire/foetal, l'accouchement ou le développement postnatal. Une toxicité de reproduction a été montrée lors d'une administration sous‑cutanée/intramusculaire de fortes doses de lidocaïne ou de prilocaïne excédant considérablement l'exposition lors d'une application topique (voir rubriqueDonnées de sécurité préclinique).
La lidocaïne et la prilocaïne traversent la barrière placentaire, et peuvent être absorbées par les tissus foetaux. Il est raisonnable de penser que la lidocaïne et la prilocaïne ont été utilisées chez de nombreuses femmes enceintes ou en âge de procréer. Jusqu'à présent, aucun trouble spécifique de la fonction reproductrice n'a été rapporté par exemple une incidence accrue de malformations ou autres effets directement ou indirectement nocifs pour le foetus.
Allaitement
La lidocaïne et, en toute probabilité, la prilocaïne sont excrétées dans le lait maternel mais en quantités si faibles qu'il n'y a généralement pas de risque que l'enfant soit affecté à des doses thérapeutiques. EMLA peut être utilisé pendant l'allaitement en cas de nécessité clinique.
Fertilité
Des études chez l'animal n'ont montré aucune altération de la fertilité des rats mâles ou femelles (voir rubriqueDonnées de sécurité préclinique).
Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
De fortes doses de prilocaïne peuvent augmenter les taux de méthémoglobine, en particulier chez des patients traités par des médicaments inducteurs de méthémoglobine (ex. sulfamides, nitrofurantoïne, phénytoïne, phénobarbital). Cette liste n'est pas exhaustive.
Avec des doses élevées d'EMLA, le risque de toxicité systémique supplémentaire doit être envisagé chez les patients recevant d'autres anesthésiques locaux ou des médicaments de structure apparentée aux anesthésiques locaux, puisque les effets toxiques sont additifs.
Des études d'interaction spécifique avec la lidocaïne/prilocaïne et des anti‑arythmiques de classeIII (par exemple l'amiodarone) n'ont pas été réalisées mais une précaution particulière est conseillée (voir aussi rubriqueMises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Les médicaments qui réduisent la clairance de la lidocaïne (par exemple la cimétidine ou les bétabloquants) peuvent causer des concentrations plasmatiques potentiellement toxiques lorsque la lidocaïne est donnée à fortes doses répétées sur une longue période.
Population pédiatrique
Des études d'interaction spécifiques chez les enfants n'ont pas été réalisées. Les interactions sont probablement similaires à celles de la population adulte.
Effets indésirables
Résumé du profil de sécurité
Leseffets indésirables les plus fréquemment observés sont liés au sited'administration (réactions locales transitoires au site d'application)et sont rapportés comme fréquents.
Liste des réactions indésirables sous forme de tableau
Lesincidences des effets indésirables (EIs) associés à un traitement parEMLA sont présentées dans le tableau ci-dessous. Le tableau est basésur les évènements indésirables rapportés pendant les essais cliniqueset/ou l'utilisation post-commercialisation. Les effets indésirablessont listés par ordre de fréquence, selon la terminologie MedDRA parClasse de Système d'Organe (SOC), au niveau des termes préférés.
Danschaque Classe de Système d'Organe, les fréquences des effetsindésirables sont répertoriées comme suit : très fréquent(≥1/10), fréquent (≥1/100 à <1/10), peu fréquent(≥1/1 000 à <1/100), rare (≥1/10 000 à<1/1 000) et très rare (<1/10 000). Dans chaquegroupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés dans unordre de sévérité décroissante.
Tableau 3 Effets indésirables
Classe de Système d'Organe | Fréquent | Peu fréquent | Rare |
Affections hématologiques et du système lymphatique | | | Méthémoglobinémie1 |
Affections du système immunitaire | | | Hypersensibilité1, 2, 3 |
Affections oculaires | | | Irritation de la cornée1 |
Affections de la peau et du tissu sous- cutané | | | Purpura1, pétéchies1(en particulier après des durées d'application plus longues chez lesenfants souffrant de dermatite atopique ou de molluscum contagiosum) |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Sensation de brûlure2, 3 Prurit au site d'application2, 3 Erythème au site d'application1, 2 ,3 Œdème au site d'application 1, 2, 3 Chaleur au site d'application 2, 3 Pâleur au site d'application 1, 2, 3 | Sensation de brûlure1 Irritation au site d'application3 Prurit au site d'application 1 Paresthésie au site d'application2 telle que fourmillements Chaleur au site d'application1 | |
1Peau
2Muqueuses génitales
3Ulcère de jambe
Population pédiatrique
Lafréquence, le type et la sévérité des effets indésirables sontsimilaires dans les groupes d'âges pédiatriques et adultes, excepté ence qui concerne la méthémoglobinémie qui est observée plus fréquemment,souvent en relation avec un surdosage (voir la rubriqueSurdosage), chez les nouveau‑nés et les nourrissons âgés de 0 à 12mois.
Déclaration des effets indésirables suspectés
Ladéclaration des effets indésirables suspectés après autorisation dumédicament est importante. Elle permet une surveillance continue durapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santédéclarent tout effet indésirable suspecté via le système national dedéclaration: Agence nationale de sécurité du médicament et desproduits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux dePharmacovigilance - Site internet : https://signalement.social-sante.gouv.fr/.
Surdosage
De rares cas de méthémoglobinémie cliniquement significative ont été rapportés. La prilocaïne à fortes doses peut causer une augmentation des taux de méthémoglobine, en particulier chez les individus sensibles (voir rubriqueMises en garde spéciales et précautions d'emploi), avec une administration trop fréquente chez les nouveau‑nés et les nourrissons de moins de 12mois (voir rubriquePosologie et mode d'administration) et traités par des médicaments inducteurs de méthémoglobine (ex. sulfamides, nitrofurantoïne, phénytoïne et phénobarbital). Il convient de tenir compte du fait que les valeurs de saturation à l'oxymètre de pouls peuvent surestimer la saturation réelle en oxygène dans le cas d'une augmentation de la fraction de méthémoglobine; par conséquent, si une méthémoglobinémie est suspectée, il peut être plus utile de surveiller la saturation d'oxygène par co‑oxymétrie.
Une méthémoglobinémie cliniquement significative devra être traitée par une injection intraveineuse lente de bleu de méthylène (voir également rubriqueMises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Si d'autres symptômes de toxicité systémique survenaient, les signes devraient être similaires à ceux qui se produiraient suite à l'administration d'anesthésiques locaux par d'autres voies d'administration. La toxicité d'un anesthésique local se manifeste par des symptômes d'excitation du système nerveux central et, dans les cas sévères, dépression du système nerveux central et dépression cardiovasculaire. Des symptômes neurologiques graves (convulsions, dépression du système nerveux central) doivent être traités symptomatiquement par assistance respiratoire et par administration de médicaments anticonvulsivants ; les signes circulatoires sont traités suivant les recommandations de réanimation.
Le taux d'absorption du produit sur peau intacte étant lent, un patient montrant des signes de toxicité doit être maintenu sous observation pendant plusieurs heures après le traitement d'urgence.
Effet sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
EMLA n'a pas d'effet ou un effet négligeable sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines quand il est utilisé aux doses recommandées.
Propriétés pharmacologiques
Classe pharmacothérapeutique: anesthésiques, local ; amides, code ATC: N01B B20.
Mécanisme d'action
EMLA produit une anesthésie de la peau par libération de lidocaïne et de prilocaïne à partir de la crème dans les couches épidermique et dermique de la peau et à proximité des récepteurs dermiques de la douleur et des terminaisons nerveuses.
La lidocaïne et la prilocaïne sont des anesthésiques locaux de type amide. Ces deux composants stabilisent les membranes neuronales en inhibant les flux ioniques nécessaires à l'initiation et à la conduction des influx, produisant ainsi une anesthésie locale. La qualité de l'anesthésie dépend du temps d'application et de la dose utilisée.
Peau
EMLA est appliqué sur la peau intacte sous un pansem*nt occlusif. Le temps nécessaire pour réaliser une anesthésie fiable de la peau intacte est de 1à 2heures, en fonction du type d'intervention. L'effet anesthésique local est renforcé avec des durées d'application plus longues de 1à 2heures sur la plupart des parties du corps, à l'exception de la peau du visage et des parties génitales masculines. Compte tenu de la finesse de la peau du visage et d'une irrigation sanguine élevée des tissus, un effet anesthésique local maximal est obtenu après 30 à 60minutes sur le front et les joues. De même, une anesthésie locale des parties génitales masculines est obtenue en 15minutes. La durée de l'anesthésie après l'application d'EMLA pendant 1 à 2heures est d'au moins 2heures après le retrait du pansem*nt, excepté sur le visage où ce délai est plus court. EMLA est tout aussi efficace et a le même temps de déclenchement de l'effet anesthésiant quel que soit le niveau de pigmentation de la peau de claire à foncée (types de peau de I à VI).
Au cours des études cliniques avec application d'EMLA sur la peau intacte, aucune différence de sécurité ou d'efficacité (y compris le délai avant le début de l'anesthésie) n'a été observée entre les patients gériatriques (de 65 à 96ans) et les patients plus jeunes.
EMLA produit une réponse vasculaire biphasique impliquant une vasoconstriction initiale suivie d'une vasodilatation au site d'application (voir rubriqueEffets indésirables). Indépendamment de la réponse vasculaire, EMLA facilite l'insertion de l'aiguille par rapport à une crème placebo. Chez les patients atteints de dermatite atopique, une réaction vasculaire similaire mais plus courte a été observée, avec apparition d'un érythème après 30‑60minutes, indiquant une absorption plus rapide à travers la peau (voir rubriqueMises en garde spéciales et précautions d'emploi). EMLA peut causer une augmentation transitoire de l'épaisseur cutanée, provoquée en partie par l'hydratation de la peau sous le pansem*nt occlusif. L'épaisseur de la peau se réduit au cours des 15minutes suivant l'exposition à l'air.
La profondeur de l'anesthésie cutanée augmente avec le temps d'application. Chez 90% des patients, l'anesthésie est suffisante pour l'insertion d'un poinçon de biopsie (de 4mm de diamètre) à une profondeur de 2mm après 60minutes et 3mm après 120minutes de traitement par EMLA.
L'utilisation d'EMLA, avant une vaccination rougeole‑oreillons‑rubéole ou avant l'administration intramusculaire d'un vaccin inactivé diphtérie‑coqueluche‑tétanos‑poliovirus ‑Haemophilus influenzaeb ou un vaccin contre l'hépatite B, n'a pas affecté la moyenne des titres en anticorps, le taux de séroconversion ou la proportion de patients obtenant des titres d'anticorps protecteurs ou positifs après immunisation, par rapport aux patients traités par un placebo.
Muqueuses génitales
L'absorption sur les muqueuses génitales est plus rapide, et le délai de survenue de l'anesthésie est plus court qu'après application sur la peau.
Après une application de 5‑10minutes d'EMLA sur la muqueuse génitale de la femme, la durée moyenne de l'analgésie efficace à un stimulus au laser à argon qui produit une douleur vive avec sensation de piqûre était de 15 à 20minutes (variations individuelles dans l'intervalle 5‑45minutes)
Ulcères de jambe
Une anesthésie fiable dans le cas du nettoyage des ulcères de jambe est obtenue après un temps d'application de 30minutes chez la plupart des patients. Une application d'une durée de 60 minutes peut améliorer davantage l'anesthésie. Le nettoyage doit commencer dans les 10minutes qui suivent le retrait de la crème. Des données cliniques relatives à des temps d'attente plus longs ne sont pas disponibles. EMLA réduit la douleur postopératoire jusqu'à 4heures après débridement. EMLA réduit le nombre de séances de nettoyage nécessaires pour obtenir un ulcère propre par comparaison au débridement obtenu avec une crème placebo. On n'a observé aucun effet négatif sur la guérison de l'ulcère ou sur la flore bactérienne.
Population pédiatrique
Des études cliniques impliquant plus de 2300patients pédiatriques de tout âge ont démontré une efficacité pour la douleur liée à l'aiguille (prélèvement sanguin veineux, cathétérisme, vaccination sous‑cutanée et intramusculaire, ponction lombaire), pour le traitement des lésions vasculaires au laser, et le curetage des molluscum contagiosum. EMLA a diminué la douleur lors de l'insertion d'aiguilles et lors de l'injection de vaccins. L'efficacité analgésique a augmenté d'une application de 15minutes à une application de 90minutes sur une peau normale; mais sur des lésions vasculaires, une application de 90minutes n'a pas fourni de bénéfice supérieur à une application de 60minutes. EMLA ne montre pas de bénéfice versus placebo concernant la cryothérapie à l'azote liquide des verrues communes. Aucune efficacité suffisante pour la circoncision n'a pu être démontrée.
Onze études cliniques réalisées chez des nouveau‑nés et des nourrissons ont montré que les pics de concentrations de méthémoglobine qui survenaient environ 8heures après l'administration épicutanée d'EMLA, étaient cliniquement non significatifs au dosage recommandé et revenaient à des valeurs normales après environ 12‑13heures. La formation de méthémoglobine est associée à la quantité cumulée de prilocaïne absorbée par voie percutanée et peut donc augmenter en fonction de l'allongement de la durée d'application d'EMLA.
L'utilisation d'EMLA, avant une vaccination rougeole‑oreillons‑rubéole ou avant l'administration intramusculaire d'un vaccin inactivé diphtérie‑coqueluche‑tétanos‑poliovirus ‑Haemophilus influenzaeb ou un vaccin contre l'hépatite B, n'a pas affecté la moyenne des titres en anticorps, le taux de séroconversion ou la proportion de patients obtenant des titres d'anticorps protecteurs ou positifs après immunisation, par rapport aux patients traités par un placebo.
Absorption distribution, biotransformation et élimination
L'absorptionsystémique de la lidocaïne et de la prilocaïne àpartir d'EMLA est fonction de la dose, de la surface d'application et du temps d'application.Des facteurs additionnels incluent l'épaisseur de la peau (qui varie selon lesparties du corps) ainsi que d'autres facteurs tels que les maladies de la peau,et le rasage. Après application sur des ulcères de jambe, les caractéristiquesdes ulcères peuvent également affecter l'absorption. Les concentrationsplasmatiques après traitement par EMLA sont de 20 à 60% inférieures pourla prilocaïne par rapport à la lidocaïne en raisond'un volume de distribution supérieur et d'une clairance plus rapide. La voied'élimination principale de la lidocaïne et de la prilocaïneest le métabolisme hépatique et les métabolites sont éliminés par voie rénale.Toutefois, les taux de métabolisation et d'élimination des anesthésiques locauxaprès une application topique d'EMLA dépendent de la vitesse d'absorption. Parconséquent, une réduction de la clairance, notamment chez les patientsprésentant une atteinte grave de la fonction hépatique, a des effets limitéssur les concentrations plasmatiques systémiques après administration d'une doseunique d'EMLA et après administrations réitérées une fois par jour de dosesuniques à court terme (jusqu'à 10jours).
Lessymptômes de toxicité anesthésique locale deviennent de plus en plus marquéslorsque la concentration plasmatique augmente de 5 à 10µg/ml de l'une oul'autre des substances actives. Il convient de considérer que la toxicité de lalidocaïne et celle de la prilocaïne sont additives.
Peau intacte
Aprèsapplication sur la cuisse chez l'adulte (60g de crème/400cm²pendant 3heures), le degré d'absorption de la lidocaïne et de la prilocaïne était d'environ 5%. Les concentrationsplasmatiques maximales (en moyenne 0,12 et 0,07µg/ml) ont été atteintesen approximativement 2‑6heures après l'application.
Ledegré d'absorption systémique était d'environ 10% après application surle visage (10g/100cm² pendant 2heures). Les concentrationsplasmatiques maximales (en moyenne 0,16 et 0,06µg/ml) ont été atteintesaprès environ 1,5‑3heures.
Dansdes études de greffe de peau mince chez les adultes une application de7heures 40 minutes au niveau de la cuisse ou de l'avant‑brasjusqu'à une surface de 1500cm2 a conduit desconcentrations plasmatiques maximales ne dépassant pas 1,1µg/ml delidocaïne et 0,2µg/ml de prilocaïne.
Muqueuses génitales
Aprèsapplication de 10g d'EMLA pendant 10minutes sur la muqueusevagin*le, les concentrations plasmatiques maximales de lidocaïne et de prilocaïne (en moyenne respectivement 0,18µg/ml et0,15µg/ml) ont été atteintes après 20‑45minutes.
Ulcère de jambe
Suiteà une application unique de 5 à 10g d'EMLA sur des ulcères de jambe d'unesurface s'étendant jusqu'à 64cm2 pendant 30minutes, lesconcentrations plasmatiques maximales de lidocaïne (intervalle de 0,05 à0,25µg/ml avec une valeur individuelle de 0,84µg/ml) et de prilocaïne (0,02‑0,08µg/ml) ont été atteintesen 1 à 2,5heures.
Aprèsun temps d'application de 24heures sur les ulcères de jambe sur une zones'étendant jusqu'à 50 à 100cm2, les concentrations plasmatiquesmaximales pour la lidocaïne (0,19‑0,71µg/ml) et pour la prilocaïne (0,06‑0,28µg/ml) ont étégénéralement atteintes en 2 à 4heures.
Desapplications répétées de 2‑10g d'EMLA sur des ulcères de jambe surune surface s'étendant jusqu'à 62cm2 pendant 30‑60minutes3‑7fois par semaine jusqu'à 15doses sur une période d'unmois, n'ont pas montré d'accumulation plasmatique apparente de lidocaïne ni deses métabolites monoglycinexylidide et 2,6‑xylidineou de prilocaïne ni de son métabolite l'ortho‑toluidine.Les concentrations plasmatiques maximales observées de lidocaïne, de monoglycinexylidide et de 2,6‑xylidine étaientrespectivement de 0,41µg/ml, de 0,03µg/ml et de 0,01µg/ml.Les concentrations plasmatiques maximales observées de prilocaïneet d'ortho‑toluidine étaient respectivement de 0,08µg/ml et de0,01µg/ml.
Aprèsune application répétée de 10g d'EMLA sur des ulcères de jambe chroniquessur une surface comprise entre 62 et 160cm2 pendant60minutes une fois par jour pendant 10jours consécutifs, laconcentration plasmatique maximale moyenne résultant de la somme desconcentrations de lidocaïne et de prilocaïne était de0,6µg/ml. La concentration maximale ne dépend pas de l'âge du patientmais est significativement (p<0,01) associée à la taille de lasurface de l'ulcère.
L'augmentationde la surface de l'ulcère de 1cm2 entraîne une augmentation dela valeur Cmax de la somme desconcentrations de lidocaïne et de prilocaïne de7,2ng/ml. La somme des concentrationsplasmatiques maximales de lidocaïne et de prilocaïneest inférieure d'un tiers à celle associée aux réactions toxiques et aucuneaccumulation n'est apparemment observée sur 10jours.
Populations spéciales
Patients âgés
Aprèsapplication d'EMLA sur la peau intacte de patients gériatriques ou sur d'autrespatients non gériatriques, les concentrations plasmatiques de lidocaïne et de prilocaïne sont très basses et nettement inférieures auxniveaux toxiques potentiels.
Population pédiatrique
Lesconcentrations plasmatiques maximales de lidocaïne et de prilocaïneaprès application d'EMLA chez les patients pédiatriques de différents âgesétaient également en dessous des niveaux potentiellement toxiques. Voirtableau4.
Tableau4. Concentrations plasmatiques de lidocaïne etde prilocaïne dans les groupes pédiatriques âgés de0mois à 8ans
Age | Quantité de crème appliquée | Temps d'application de la crème sur la peau | Concentration plasmatique [ng/ml] Lidocaïne Prilocaïne |
0‑3 mois | 1g/10cm2 | 1heure | 135 107 |
3‑12 mois | 2g/16cm2 | 4heures | 155 131 |
2‑3 ans | 10g/100cm2 | 2heures | 315 215 |
6‑8 ans | 10-16g/100‑160cm2 (1g/10 cm2) | 2heures | 299 110 |
Durée et précautions particulières de conservation
Durée de conservation
:
3 ans
Précautions particulières de conservation:
Ne pas congeler.
Conserver le tube fermé hermétiquement.
Sans objet.
Précautions à prendre avant de manipuler ou d'administrer le médicament
Les personnes qui appliquent ou enlèvent fréquemment la crème doivent veiller à ce que le contact soit évité afin de prévenir le développement d'hypersensibilité.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
Tube en aluminium, recouvert sur la faceinterne d'une laque de protection en résine époxy, avec un bouchon àvis en polypropylène muni d'un dispositif de perçage.
Tube de 5 g.en aluminium.
1 tube contenant 5 g de crème + 2 pansem*nts.